Manhattan: Le « voyou en costume » qui fait tomber les feuilles de calcul des élites de Wall Street 🍸

Ⅰ. Quand le whisky s'habille en rouge — Un aperçu du cocktail Manhattan 🍹

Né au XIXe siècle, ce cocktail classique est sans doute le premier véritable influenceur du monde des cocktails. Il mélange l'audace du bourbon whiskey et la séduction du vermouth doux, le tout lié par des amers, comme le Loup de Wall Street récitant soudainement des sonnets de Shakespeare. Dangereux et tout à fait charmant.

Ⅱ. Petite leçon d'histoire (ne t'inquiète pas, il n'y aura pas de quiz) 📜

1. Cette nuit mystérieuse de 1874...
   La légende raconte que le Manhattan a été créé au Manhattan Club de New York (oui, le nom est littéral) lors d'un banquet organisé par Lady Jennie Jerome, la mère de Winston Churchill, pour un candidat à la présidence. Mais les historiens s'interrogent : « N'était-elle pas en train d'accoucher à cette époque ? »
   Les théories se sont alors multipliées : dockers, tireurs texans... tout y est passé. Apparemment, quand une boisson est aussi bonne, tout le monde veut s'attribuer le mérite de l'avoir inventée.

2. Les grands cocktails ne se démodent jamais
   Ce que nous savons, c'est que dans les années 1880, le Manhattan apparaissait dans les manuels de barman et devenait rapidement un incontournable des établissements à la mode. Il a survécu à la prohibition (de justesse, et souvent avec un whisky douteux) et a connu de nombreux renouveaux au fil des décennies. Aujourd'hui, il reste l'un des cocktails classiques les plus commandés au monde, preuve que la vraie qualité ne se démode jamais.

Ⅲ. Tableau des recettes de qualité laboratoire 🧪

Ingrédient	Recette standard	Version solo pour introvertis	Version pour les fêtes
Whisky de seigle	60 ml (2 oz)	45 ml	750 ml
Vermouth doux	30 ml (1 oz)	22,5 ml	375 ml
Bitters Angostura	2 traits	1,5 trait	1 bouchon
Cerise Luxardo	1 pièce	Une demi-cerise (?)	Versez simplement tout le pot

Ⅳ. Rituels de barman (Si vous vous trompez de plus d'un millilitre, une alarme retentit) 📊

1️⃣ Le prélude de la glace
Remplissez un verre coupe de glace et commencez à réfléchir à la vie : cela refroidit le verre à la perfection.
Une fois le verre refroidi, jetez la glace.

2️⃣ Remuez avec conviction
Ajoutez de la glace dans un verre à mélange, puis versez délicatement :
- 60 ml de whisky de seigle (avec autant de révérence que si vous écriviez une lettre d'amour à votre premier béguin)
- 30 ml de vermouth doux (main sûre ! Ce n'est pas du sirop !)
- 2 traits d'amer (comme pour ajouter une touche de beauté à la boisson)

Remuez avec une cuillère à cocktail pendant 40 secondes jusqu'à ce que le verre à mélange soit givré.
Il est strictement interdit de secouer, sauf si vous voulez vous retrouver sur la liste noire du barman

3️⃣ L'art de filtrer
Filtrez le mélange dans le verre préalablement refroidi.

4️⃣ La touche finale
Piquez une cerise au brandy (pas celles sucrées vendues en supermarché, sauf si vous vous déguisiez en assassin de desserts) et placez-la délicatement sur le liquide ambré.

Ⅴ. Découvrez le charme intemporel du Manhattan 🕵️‍♂️

Ce cocktail, véritable œuvre d'art liquide qui a traversé trois siècles, reste emblématique grâce à trois charmes irrésistibles :
① Maître des contrastes
Le seigle épicé, le vermouth doux et les amers à base de plantes s'assemblent comme un gentleman élégamment vêtu, avec une rose à la boutonnière et un poignard dans la manche.

② Une capsule temporelle dans un verre
Chaque gorgée fait écho au New York du XIXe siècle : les dockers au bord du canal, les calèches sur la Cinquième Avenue, le taureau de Wall Street... C'est comme si l'on sirotait un rêve de l'âge d'or.

Anecdotes pour impressionner vos amis

• Origine du nom : ce cocktail tire son nom du Manhattan Club de New York, où il aurait été créé.
• Variantes : Le Manhattan a inspiré plusieurs variantes, notamment le « Perfect Manhattan », qui utilise des proportions égales de vermouth doux et sec, et le « Rob Roy », qui remplace le whisky de seigle par du Scotch.
• Impact culturel : Le Manhattan est l'une des six boissons de base répertoriées dans le livre classique de David A. Embury, The Fine Art of Mixing Drinks.
• Remué, jamais secoué : James Bond détesterait sans doute ce cocktail. Le fait de remuer préserve la texture soyeuse, tandis que le fait de secouer brise l'ego du whisky.

La prochaine fois que votre verre se mettra à vibrer au rythme des notes de piano, rappelez-vous : vous ne buvez pas simplement un cocktail, vous sirotez le souvenir liquide du vieux New York. 🥃